« Je suis trop contente d’être rentrée de vacances. C’est la phrase que je me suis répétée tout au long du trajet de retour dans le taxi. »
Voilà, ce que ma cliente vient de lâcher dans mon cabinet comme une bombe.
Elle n’avait jamais été aussi heureuse de rentrée après un séjour chez ses amis en Grèce.
Il y a plus moche comme destination pourtant !
« Mais déjà avant de partir, j’ai fait ma valise à la dernière minute au sens littéral du terme. Le plus tard possible la veille au soir. Je ne voulais pas partir. Je n’en avais pas envie. Je ne me suis pas écoutée parce que : 1-j’avais paye mon billet d’avion, 2- je culpabilisais d’annuler la veille mes amis. »
« J’étais contente en arrivant chez eux. Ils m’ont tellement bien accueillie : soirée dîner dans leur lieu préféré, le lendemain des visites, et ils m’avaient réservé un transat privé sur la plage proche de chez eux. »
« Mais j’avais en moi un malaise. Je ne sais pas ce qui se passait. Je n’ai fait que des conneries. Des oublis. Des actes que je ne fais jamais et qui étaient en train de me dire : fais attention ! »
Le problème est qu’elle n’a pas su à quoi elle devait faire attention. Jusqu’au jour où la réalité la rattrape et là, évidemment, elle prends conscience qu’une fois de plus « elle ne sait pas écoutée ».
Seulement il y a pire, elle se retrouve dans une situation financière au bout du bout : elle va être obligée de réclamer de l’aide à sa mère.
Elle se sent coincée, dépendante, en colère.
Et il y a de quoi : sa mère détient une part de son héritage de son père qu’elle a gentiment investit dans l’appartement de sa mère !
Et cette dernière ne compte pas lui rendre.
Cette femme est donc sous-contrainte maternelle à 50ans. La mère se sert de sa fille comme bâton de vieillesse. Elle est convaincue quand maintenant sous dépendance financière sa fille, elle obtiendra ce qu’elle veut d’elle.
« Tu ne viens pas me voir, je garde ton argent. » Et si elle vient la voir, c’est pour l’inviter au restaurant et lui faire des petits cadeaux, mais rien à Noël, rien à son anniversaire.
On voit bien là, le lien entre dépendance affective et financière, sans parler de manipulation.
Prise de conscience :
« Je vois, je sens à quel point j’ai fait en sorte de répondre à son attente : me mettre en dépendance, d’être encore son jouet, d’être à sa merci, de me priver de mon autonomie et donc de maintenir le processus par moi-même en allant au bout du bout de mon incapacité à être en autonomie financière. Quel désastre d’être obligée de se mettre dans une telle situation pour comprendre !!! Et maintenant, comment je vais m’en sortir ?»
Elle touche du doigt son besoin de couper ce cordon toxique, maltraitant et malsain. Elle sent quel doit se relever et sortir de cette relation. Elle n’a aucun matelas de sécurité. Elle peut s’en sortir mais non sans mal et surtout pas sans récupérer ce qui lui appartient.
Je lui suggère de reprendre sa vie en main et de trouver une solution légale pour remettre de la Loi, c’est à dire du cadre, dans ce lien toxique.
De mettre chacune à sa place et donc pour ma cliente de retrouver la sienne : celle d’une femme adulte et autonome de 50ans.
Remettre l’argent en circulation c’est remettre de la fluidité. L’argent est « liquide » s’il ne coule pas, il se tarit et c’est justement ce qui se passe. Elles finissent par être toutes les deux perdantes.
Se libérer du lien toxique et redéfinir une relation saine avec sa mère si cela est possible et si elle le souhaite.
Car finalement, c’est elle qui a la main sur la situation affective.
Tout le chantage est là : d’un côté « j’ai besoin de ta présence » de l’autre « j’ai besoin de mon argent ».
Sauf que l’échange n’est pas équitable : ma cliente ne réclame de l’argent en plus mais ce qui lui appartient de son père.
Je lui suggère de s’orienter vers des avocats médiateurs et/ou de courant humaniste.
Car pour elle, laisser une femme seule dans la vieillesse est hors de ses valeurs. Même si elle remet en question les limites de celles-ci.
Je lui ai suggéré d’arrêter de protéger sa mère qui devrait enfin devenir adulte et autonome et arrêter de compter sur les autres, et de les manipuler. Une attitude qui montre bien l’immaturité.
Nous avons donc décider de suivre ensemble de près : les actions à mener et comment les événements se présenteront afin qu’elle ne s’enlise pas à nouveau en se laissant diriger par son processus inconscient de loyauté, de protection et de dépendance à sa mère.
Tout cela vient, entre autre, d’un bel introject de son père : « quand je ne serai plus là, il faudra vous serez les coudes. » Enfant et donc plus malléable que sa mère, elle a fait ce qu’il fallait en contribuant à un achat pour sa mère, mais le pacte ne fonctionne que dans un sens. Quand elle a besoin, sa mère ne répond pas.
Aussi nous allons aborder un travail profond sur la relation qu’elle entretient à l’argent, la relation mère-fille, et les processus émargeants de cette situation.
Elle est de retour de vacances. Finis les vacances à laisser son inconscient la téléguider. Elle fait sa rentrée.
Elle est heureuse de rentrer chez elle. Elle peut enfin avoir un sentiment de sécurité et agir pour ne plus vivre l’impuissance en étant loin. Heureuse, car même si elle n’a pas encore réglé le problème, elle agit et cherche à sortir de la situation.
J’encourage donc toute personne en lien toxique dans sa famille à faire la lumière sur comment elle contribue à maintenir un schéma, et ce avant qu’il ne soit trop tard. Les problématiques d’argent lors de divorce et d’héritage sont les preuves flagrantes des systèmes familiaux dysfonctionnels.
Je suis à votre écoute.
Raphaëlle
NDLR : les personnes, lieux, métier, et toutes informations susceptibles de reconnaître ma cliente ont été modifiés. Par conséquent, toute ressemblance avec des personnes existantes serait purement fortuite.
Je suis Raphaëlle, psychopraticienne integrative, je met mes compétences professionnelles et personnelles à votre service. Gestalt thérapeute, coach comportemental particulier et entreprise, enseignante de Yoga depuis plus de 35ans.
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